Jacques est alors appelé sous les drapeaux, nous sommes en pleine guerre d'Algérie.
Il entame une grève de la faim, essaye de se faire passer pour un déséquilibré psychique, simule une dépression nerveuse,
et afin de mettre toutes les chances de son côté, il ne s'alimente plus, ne dort plus et ingurgite des litres de café et plusieurs somnifères.
Malgré tout, l'armée le décrète "bon pour le service". Le couple décide, avec l'aide d'un ami docteur, de faire prendre différents médicaments à Jacques.
"Il était devenu hâve, ses yeux étaient cernés et ourlés de rouge. Son état nerveux était alarmant! Sa faiblesse incommensurable! J'étais affolée !"
Brigitte ne sortait plus de chez elle, cernée par les photographes. Elle vivait avec des perruques sur la tête, ne pouvant plus se rendre chez le coiffeur.
"Un jour, je décidais, perruque noire sur la tête, d'aller chez Dessange me refaire une beauté. "
Jacques la surprend et lui interdit formellement de quitter l'appartement.
"J'irai quand même !" lui lance-t-elle.
"La gifle partit avant que j'eus le temps de la prévoir. Ma tête alla cogner durement contre le placard et le fracassa, laissant une brêche dans la moulure! [...] Je sentais ma tempe battre très fort au rythme de mon coeur. Je restais longtemps à terre recroquevillée sur moi-même en pleurant."
Après ce malheureux évènement, plus rien n'est pareil.
"Depuis cette gifle mémorable, je regardais Jacques avec haine. J'attendais maintenant son départ pour l'armée, souhaitant qu'il y reste le plus longtemps possible et qu'il me foute la paix."
Il part pour l'armée mais revint en réforme provisoire quelque temps plus tard.